Spécialisé dans la conception d’interfaces digitales en région parisienne, Studio Demarque se tourne résolument vers l’avenir. Rencontre avec un dirigeant engagé, Julien Demarque, convaincu de l’importance d’un renouveau professionnel à de nombreux égards.
Comment avez-vous vécu la crise sanitaire ?
La crise n’a pas vraiment impacté l’organisation de mon entreprise. Je travaille dans le digital et mes clients sont en Suisse. Mes salariés et moi sommes donc habitués au télétravail, d’autant plus avec les grèves de transport qui ont eu lieu en décembre 2019.
Je dirais que la suite des événements est plus contraignante. Le moral n’est pas au beau fixe auprès des chefs d’entreprise en ce moment, mais j’essaye de garder le cap autant que possible !
Quelles innovations ou transformations avez-vous mises en place (managérial, produit, télétravail, digitalisation) ?
L’entreprise a décidé de contractualiser le télétravail afin qu’il fasse partie intégrante de notre entreprise, notamment au vu des nouveaux outils digitaux que nous avons acquis lors du confinement. Même s’ils ont la possibilité de télétravailler 50 % du temps, les employés se sont naturellement mis d’accord pour venir trois jours par semaine au bureau. Nous avons beaucoup souffert d’être à distance durant plusieurs mois.
Transmission, Talents, Territoires, Transition écologique ou Transformation… Y a-t-il un sujet que vous portez particulièrement ?
J’ai pris une importante décision au niveau territorial. Nous étions auparavant dans le centre de Paris, mais c’était trop onéreux. En 2018, j’ai fait le choix de louer deux bureaux : l’un à Nanterre, dans l’ouest parisien, et l’autre à Ivry-sur-Seine, dans l’est. Cela a permis à tout le monde de réduire son temps de trajet d’au moins une heure par jour. Cette décision fait par ailleurs écho à ma volonté d’opérer une transition écologique. Je fais partie d’une association portant le nom de Shift Project, dirigée par Jean-Marc Jancovici, très portée sur le sujet, et cela se reflète dans notre mode de travail.
Au sein de nos locaux à Ivry-sur-Seine, nous avons un toit terrasse de 170 m2 où je pratique la permaculture urbaine : un moyen de me reconnecter aux saisons dans la ville. Mes employés (il y a 7 salariés au total) s’y sont progressivement intéressés et aujourd’hui ils utilisent leur propre compost comme engrais naturel !
Personnellement, je réfléchis à une transformation de notre lieu de travail pour aller dans une logique de maraîchage, pourquoi pas au sein d’un hameau ou d’une micro-ferme. Le confinement nous a montré à quel point vivre en ville était difficile, car nous passions des heures dans les embouteillages ou les transports. Notre activité dans le digital et le conseil nous permettrait d’avoir des conditions de vie bien meilleures tout en respectant l’environnement. D’ailleurs, l’ensemble de mes salariés seraient prêts à quitter Paris, il s’agit vraiment d’un souhait généralisé.
Quelle est votre vision pour l’avenir ?
Malgré l’environnement actuel, nous gardons une vision optimiste : selon moi, le digital peut être un vecteur de changement. Par exemple, j’apprends beaucoup de choses grâce aux témoignages en ligne de permaculteurs. En réalité, si le digital reste sobre, il peut tout à fait évoluer dans un monde peu énergivore. Je pense qu’il y a toujours une solution et qu’il faut s’éloigner du « négativisme » ambiant qui règne à l’heure du Covid-19.
Quels conseils aimeriez-vous partager ?
Pour garder le moral, jardinez (rires) ! Dès que j’ai un stress client, je vais arroser mes plantes et vérifier que mes vers de terre ont à manger, que mes coccinelles vont bien (elles remplacent mes insecticides). Ça m’apaise et me permet de rester positif, en dépit du contexte anxiogène.
