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Spareka : réutiliser pour mieux consommer

Spareka est une société parisienne ancrée dans l’air du temps, désireuse d’offrir la possibilité aux particuliers de réparer eux-mêmes leurs appareils électroménagers, à travers une plateforme solidaire et efficace. Rencontre avec son dirigeant, soucieux de redynamiser nos territoires par le biais de la durabilité.

Comment avez-vous vécu la crise sanitaire ?

D’un point de vue business, la crise sanitaire a eu un impact très positif pour nous. Les techniciens n’ayant pas la possibilité de se déplacer chez les gens durant le confinement, la plupart des consommateurs se sont retrouvés dans l’obligation de devoir faire leurs propres réparations (à noter que plus de 16 000 lave-linges tombent en panne chaque jour en France !). Ce contexte a donc été très bénéfique pour nos équipes, qui sont intervenues en visioconférence afin de réaliser les diagnostics, et évidemment pour notre chiffre d’affaires.

En matière de télétravail, nous avions déjà les outils : j’ai travaillé durant trois ans à distance depuis le Brésil, et nous étions donc bien préparés. 

Transmission, talents, territoires, transition écologique ou transformation : y a-t-il un sujet que vous portez particulièrement ?

La transition écologique est au cœur même de notre ADN. Notre solution est basée sur un principe d’économie circulaire visant à réduire les déchets au maximum. D’après les chiffres de l’ADEME : lorsque le prix de réparation est supérieur à 30% du prix de l’appareil, les clients ne choisissent pas cette option. À nous de trouver des moyens pour que la réparation soit la moins chère possible, et inciter ainsi les Français à augmenter la longévité de leurs équipements. Nous en sommes déjà à 36 000 tonnes de déchets évitées depuis la création de l’entreprise en 2012 !

Afin que nos outils de réparation soient les plus adéquats, nous avons créé tout un écosystème. Nos clients réalisent d’abord leur diagnostic en ligne, afin d’être orientés sur l’origine de la panne. S’ils n’arrivent pas à déterminer le dysfonctionnement, nous leur proposons une visioconférence avec nos techniciens. L’objectif est double : rallonger la durée de vie des appareils, mais aussi créer un tremplin de réinsertion. Nous donnons une partie de nos pièces détachées aux associations Emmaüs et Envie, dont nous sommes mécènes, afin qu’ils puissent réparer leurs équipements. Une façon de mettre notre pierre à l’édifice en matière de réinsertion sociale, à travers la réparation.

Quelle est votre vision pour l’avenir ?  

Je suis très enthousiaste. Il y a quelques années encore, on ne parlait pas d’obsolescence programmée et l’on vivait dans une logique de consommation de masse déraisonnée. Aujourd’hui, nous prenons progressivement conscience que nos ressources sont limitées. Au mois de janvier prochain sortira l’indice de réparabilité : un indicateur vous incitant à tenir compte du degré de réparabilité d’une machine lors de son achat. Je trouve que c’est une évolution très positive ! De manière générale, la crise nous a fait réaliser qu’on ne pouvait pas dépendre indéfiniment des économies lointaines et qu’il était important d’avoir notre indépendance. Pour moi, celle-ci passe par notre capacité à nous doter de ressources nécessaires au quotidien des Français, afin de redynamiser nos territoires et nous redonner goût au lien social, notamment grâce au circuit court. 

Quels conseils aimeriez-vous partager ?

Il faut s’aider mutuellement. Les défis auxquels nous faisons face doivent pouvoir nous permettre de nous rassembler. Dans cette optique, j’encourage les gens à se rapprocher et créer du lien entre eux : c’est de cette façon que nous pourrons surmonter la crise que nous sommes en train de vivre, et en sortir encore plus forts.