Interstis est une plateforme collaborative, basée à Clichy, dans l’ouest parisien. Sa mission première est de simplifier le travail en équipe et la gestion de projet, à travers une plateforme de travail digitale, fortement ancrée dans une dimension territoriale.
Comment avez-vous vécu la crise sanitaire ?
La crise a plutôt été un facteur d’opportunité pour nous, car nous commercialisons une plateforme collaborative permettant de faciliter la gestion de projet, et notamment à distance, grâce à un outil de visioconférence et de chat instantané. Nous avons donc eu un gros pic d’utilisation pendant cette période !
Un changement s’est également opéré au niveau de notre cœur de cible, à savoir les collectivités territoriales. Il y avait un cruel manque d’outils numérique à l’arrivée du confinement au sein de leur structure, ce qui a représenté une réelle opportunité pour nous.
Quelles innovations ou transformations avez-vous mises en place (managérial, produit, télétravail, digitalisation) ?
Nous avons perfectionné notre outil de visioconférence afin de nous rapprocher au plus près des standards du marché. Dans cette optique, nous nous sommes focalisés sur la communication instantanée par le biais de la coédition en ligne et de la messagerie instantanée.
D’un point de vue organisationnel, le télétravail faisait déjà partie de notre ADN. Il a simplement fallu trouver un système adéquat après le déconfinement : nous sommes passés à deux jours en présentiel et trois jours en télétravail par semaine. En parallèle, nous avons décidé d’ouvrir des bureaux en Bourgogne pour son bassin d’emploi attractif, mais aussi afin de diversifier les zones à risques au vu d’un potentiel reconfinement.
En matière de digitalisation, nous avons appris à avoir une vie d’équipe à distance. Nous avons une « réunion des émotions » tous les vendredis soir. Chacun s’exprime sur son ressenti de la semaine et cela nous permet d’avoir des points d’échange réguliers.
Transmission, talents, territoires, transition écologique ou transformation, y a-t-il un sujet que vous portez particulièrement ?
Nous avons recruté deux apprentis l’année dernière qui sont passés en CDI cette année. Deux nouveaux apprentis sont arrivés au sein de l’équipe. Nous souhaitons vraiment jouer le jeu de l’apprentissage et ne pas pénaliser cette génération qui a du mal à trouver sa place en temps de crise.
Outre les talents, le territoire fait également partie de nos chevaux de bataille. Nous adaptons notre prix en fonction de leur taille et de leur population : un point non négligeable pour les zones les plus rurales. L’idée est de mettre le numérique à disposition pour un maximum de publics.
En termes de transition écologique, nous essayons d’appliquer les bonnes pratiques RSE en interne. Suite au confinement, nous avons payé un vélo pour l’ensemble de nos salariés ! À côté de cela, nous souhaitons nous inscrire dans une logique durable : cafetière à filtre pour tout le monde, pas de déplacement en avion sur le territoire, etc. D’un point de vue technique, nous avons formé nos développeurs à l’éco-conception applicative, permettant d’écrire des lignes de codes qui soient les plus économes possible en matière de ressources numériques.
Enfin, notre outil collaboratif amène une transformation culturelle et organisationnelle, car il vise à apprendre à nos clients à travailler à plusieurs, sans forcément passer par la ligne hiérarchique. La transformation et l’appropriation des usages numériques sont au cœur de notre démarche.
Quelle est votre vision pour l’avenir ?
Je pense que nous avons de belles années devant nous : la crise a fait sauter pas mal de verrous en termes de mise en place des outils de travail collaboratif et à distance. Il me semble également que nous allons vers un essaimage des forces de travail : il y a eu beaucoup de départs de Paris vers les territoires, véhiculant une certaine notion de bien-vivre et de confort professionnel. Nous-mêmes envisageons de partir à Nantes l’année prochaine avec une partie de nos équipes !
Quels conseils aimeriez-vous partager ?
Saisissons-nous de cette crise pour transformer notre organisation et nous intéresser de plus près aux envies des salariés. C’est aussi le moment de se poser la question des outils que nous choisirons dans les prochaines années, y compris en matière de sécurité des données pour l’entreprise.